Voyager en France à partir du XIV Siècle (article 1/2)

Publié le par René

Bonjour à tous et Bienvenue !

Sans aucune prétention, modestement, mais avec beaucoup de satisfaction personnelle, ce blog, permet de mettre à l'honneur toutes les personnes qui font vivre et revivre le patrimoine hippomobile. 

Et puis aussi, il y a des sujets qui ont retenu toute mon attention, mes 'grandes histoires' que j'ai plaisir partager. C'est par exemple mes articles sur les Amazones, les fouets, les véhicules de pompiers, les Haras Nationaux, etc.

Ce sont des écrits importants à mes yeux, au même titre que mes présentations des modèles réels pour les futures maquettes. Pour moi, ce sont des temps forts, des moments de vie inoubliables, à la base, c'est déjà la rencontre avec le propriétaire du véhicule...

Sans oublier, tous ces maîtres en modélisme, ces passionnés,  j'en profite pour les saluer, je pense notamment José Brito, Hervé, Gilbert Housset...

Aujourd'hui, j'ai un sujet fabuleux à vous proposer, il va rejoindre mes 'grandes histoires'.

La naissance de ce projet, c'est tout simplement en pensant aux voyageurs au temps des relais de poste. Y avaient-ils des règles pour voyager en France ? Quelle était l'organisation des relais de poste ? L'état des routes ? Et à quel coût ?

Sur Internet, j'ai trouvé des réponses, c'est un sujet vaste, avec plusieurs variantes, après sélection, j'ai retenu deux sources.

Voyager en France à partir du  XIV Siècle (article 1/2)

Pourquoi ne sélectionner que deux récits ?

Il me semble judicieux de présenter ce premier article comme une introduction à cette grande organisation. Ainsi cette première partie est réservée à une vue plus générale des origines, l'évolution, les distances, faire connaissance avec le maître de poste, le postillon...

Cela permet un premier contact avec les relais de poste. Je remercie 'La Baie Composée' (je place un lien en pied de page) pour ces informations.

Pour apporter un complément à cette première découverte, il y aura une suite par un second article, il sera question de voyager selon les possibilités de chacun (avec ou sans cheval, transport collectif ou individuel...)

Je tiens à préciser, je me suis refusé de résumer l'un ou l'autre de ces articles. Je suis convaincu qu'il faut conserver le texte dans son intégralité afin de respecter l'auteur.

Je vous demande, de bien vouloir m'accorder un peu de votre temps, vous allez voyager dans le temps passé par quelques minutes de lecture ! Je suis certain que comme moi, vous serez transporté...

 

Voyager en France à partir du  XIV Siècle (article 1/2)

Pour ce mettre en situation sur le voyage en France, il me semble intéressant de dresser par quelques dates l'histoire de La Poste :

1477 : Création des relais de poste par Louis XI. Les routes sont provisoires et aboutissent aux théâtres d’opérations militaires. Les relais sont espacés d’environ 28 kms et sont dirigés par des "tenants-poste", ancêtres des maîtres de poste. Les chevaucheurs ne transportent que la seule correspondance du roi.

1576: Création d’offices de messagers royaux. Spécialisés dans le transport des sacs de procès, ils sont autorisés à prendre les lettres des particuliers. Ils concurrencent les messagers de l’université qui dominent le commerce épistolaire depuis le XIIIème siècle. Fin XVI Apparition des premiers bureaux de poste et sans doute des premiers distributeurs.

1627 : Premier tarif des lettres. Ce tarif dit d’Alméras, du nom du contrôleur général des postes, ne concerne que quatre destinations : Bordeaux, Lyon, Toulouse, Dijon.

1632 : Édition de la première carte des routes de poste. Il existe à cette époque 623 relais.

1672 : Création de la ferme générale des postes. Les fermiers rachètent les messageries. Avec Louvois surintendant général des postes, des traités internationaux avec les pays frontaliers sont négociés.

(http://legroupe.laposte.fr/decouverte/les-grandes-dates-cles)

Voyager en France à partir du  XIV Siècle (article 1/2)

Je souhaite également apporter des Informations sur les grelots de Poste

En fonction de la forme de la fente on distingue les grelots dits « romain » fente simple, les grelots dits « tyrolien » fente en croix, il y a également les grelots 'cage'.
Les grelots sont le plus souvent fixés aux colliers des chiens de chasse, aux harnais des chevaux, et timons,  ou encore aux pattes des faucons utilisés pour la chasse comme on peut le voir sur certaines représentations du moyen-âge.

Les grelots que je vous présente dans mon article, sont de l'époque des diligences. Le tintement rythmé et cadencé par le trot et ou galop des chevaux, avertissait l'arrivée de la voiture au relais de poste.

Fabriqués en bronze dans les fonderies de cloches, leur taille variait de 8 à 14 cm de diamètre et il portait un numéro : 6, 7, 8, 10, etc. Ces numéros indiquent la taille du grelot mais aussi la sonorité.

Leurs flancs sont ornés par des motifs, le cheval figure à l'effigie de pégase, ou d'une licorne... On trouve aussi des décors divers : Rosaces, tulipes, fleurs de lys, feuilles de chêne, de gui, glands, rubans striés, anges, têtes de lion ou de cerf et parfois même on y voit la redoutable mort armée de sa faux !

Certains grelots sont signés : Osmond à Paris, Bournez à Morteau, Dubois au Puy, Cases à Avignon...

 

Plaques des postillons

Plaques des postillons

En lien avec les relais de poste, je vous proposer un petit détours à mon article de la chaise de poste. Vous pourrez ainsi connaître l'histoire de cette voiture mais aussi, découvrir la maquette. Il vous suffit d'activer le lien suivant :

Texte dans son intégralité Histoire des Relais de Poste (http://www.labaiecomposee.com/index.php?page=alias-12)

Louis XI restera dans l'histoire pour avoir fondé la poste en France, mais une poste d'état, la poste royale. Même si quelques riches particuliers pouvaient utiliser très ponctuellement ce service, la "poste aux lettres" ou les prémices d'un service public destiné aux pouvoirs politiques et économiques et très aléatoirement aux particuliers, apparaitra plus tard sous le règne d’Henri IV. Louis XI décide de créer des relais de poste afin de pouvoir obtenir des informations dans les plus brefs délais de l'ensemble de son royaume et aussi d'assurer la discrétion des échanges. Il reprend donc le principe des relais Romains.

Les premières archives trouvées décrivent l'apparition de la "Poste aux Chevaux" en 1479, soit trois ans après la mort de Louis XI, créateur de ce service qui sera surtout développé par ses successeurs à savoir Charles VIII, Louis XII et François 1er. Louis XII met le service des relais de poste à la disposition des voyageurs en 1506.

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La « Poste aux Chevaux » est formée de différents relais dirigés chacun par un maître de poste. La distance entre les relais est divisée en poste, demi-poste ou quart de poste, ce dernier équivaut à peu près à 2 km. Tout est codifié : la location d’un cheval se paie 20 sols par poste et bien sûr courriers et voitures ne peuvent changer de chevaux qu’en empruntant ceux du relais. Le maître de poste loue ses chevaux et les chevaux ne peuvent être conduits que par un postillon du relais qui a fourni les chevaux.

Les voitures sont guidées par le postillon lui-même, monté sur le premier cheval de droite. La voiture peut être précédée d’un avant-courrier chargé d’annoncer son arrivée, mais celui-ci ne doit la dépasser que d’une seule poste, soit environ 8 km. Dès que la voiture arrive, les chevaux sont immédiatement dételés et remplacés par des chevaux frais. Le postillon qui a accompli son parcours ramène ses chevaux au pas au relais d’origine, après qu’ils se soient reposés.

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Cette activité est soumise à une organisation stricte et précise qui oblige les maîtres de poste à posséder jusqu’à 15 à 20 chevaux. En France, au début du XIXe siècle, sous le premier Empire, il existe près de 1 400 maîtres de poste; 16 000 chevaux sont répartis dans les différents relais. Le maître de poste exerce son activité en vertu d'un brevet que lui délivre l'autorité dont il dépend, le surintendant général des postes au XVIIIe siècle, le directeur général des postes au XIXe siècle. Ils sont par la suite contrôlés par des inspecteurs appelés les visiteurs des postes, qui vérifient les registres d'ordre où l’ensemble des utilisateurs des relais (voyageurs, postillons...) notent leurs remarques.

En théorie, le brevet n'est pas négociable mais il n'est pas rare qu'on le monnaye à prix d'argent malgré l'interdiction de l'Administration des postes. Dans la plupart des cas, le brevet reste au sein du patrimoine familial, la charge de maître de poste se transmettant du père au fils ou de l'époux défunt à la veuve. La possession de ce titre confère à son titulaire de nombreux avantages. Sous l'Ancien Régime, le maître de poste est exempt de taille (impôt), du logement des gens de guerre, ainsi que du service de réquisition, autant de charges qu'avaient à supporter les autres habitants de la paroisse. Exempts du droit d’octroi sur les boissons et les fourrages, ils perçoivent 75 livres par an et par lieue desservie ; leurs chevaux ne pouvant être ni réquisitionnés, ni saisis, sont marqués d’une fleur de lys à la cuisse droite, et portent à la cuisse gauche la marque du relais auquel ils appartiennent.

Voyager en France à partir du  XIV Siècle (article 1/2)

En Picardie, les deux plaques tournantes de la Poste aux Chevaux sont Abbeville et Amiens, avec un service assuré vers le nord jusqu’à Nampont ; à Eu et à Aumale vers l’ouest ; jusqu’à Breteuil et Montdidier vers le sud, et à l’est Nesle et Ham.

Avec l’avènement du chemin de fer la Poste aux Chevaux est supprimée par décret du 4 mars 1873, le cheval payant ainsi son tribut au cheval-vapeur.

Le relais de poste de Bernay a une grande importance parce qu’il se trouve sur la « route du poisson », entre Boulogne et Versailles, route empruntée par les voitures pour amener du poisson frais jusqu’à la Cour de Louis XIV. Cette route est donc particulièrement bien entretenue, le chargement précieux ne pouvant se permettre le moindre retard. Ce relais a vu passer nombre de gens illustres, comme Louis XIV Victor Hugo ou Napoléon III.

Voyager en France à partir du  XIV Siècle (article 1/2)

Depuis 1834 Victor Hugo fait chaque année en été une longue excursion avec sa maîtresse Juliette Drouet. Presque chaque jour il envoie une lettre à sa femme Adèle. Entre le 10 août et le 15 septembre, Victor et Juliette se rendent à Amiens, Abbeville, Doullens, visitent aussi la Belgique puis le Tréport, St Valéry, Le Crotoy et Rambures (20/30 km par jour à pied mais aussi en carriole, en diligence, en chemin de fer, en bateau à vapeur).

Victor Hugo écrit: «Bernay où je suis en ce moment n’est qu’un hameau mais le hasard a voulu que ce hameau fût situé au point précis où la diligence qui arrive de Paris a faim pour déjeuner et où la diligence qui vient de Calais a faim pour dîner. De ces deux diligences qui arrivent, l’une du Sud, l’autre du septentrion, la bouche ouverte, il est résulté une auberge et une fort bonne auberge, l’hôtel de la Poste. La basse-cour qui est sous ma fenêtre est magnifique. Ce n’est pas une basse-cour, c’est un océan : il y a là tout un monde poules, de canards, de coqs, de vaches, de porcs, de dindons, de pigeons et de pintades qui vit bruyamment et joyeusement sans prendre garde aux sinistres lueurs de la cuisine. De cette immense basse-cour il germe une table d’hôte colossale qui s’épanouit deux fois par jour. Tout est bon, tout est propre, tout est riant dans cette auberge….»

Cet article ne serait pas complet sans vous recommander un lieu incontournable : des véhicules hippomobiles, uniformes, plaques et bottes de postillon, relais de Poste miniature, enseignes de relais et livres de Poste...

Musée de la communication en alsace - Riquewihr -

Le Musée de la Communication de Riquewihr retrace 2 000 ans d'histoire de la communication entre les hommes, de l'acheminement des messages par nos ancêtres Gallo-romains au téléphone en passant par le télégraphe de Chappe…

Situé dans le magnifique château des Princes de Wurtemberg-Montbéliard datant de 1540, la bâtisse accueille les collections permanentes du musée de la Communication depuis juillet 1971. Réparties sur 700m² et deux niveaux, les pièces de collection se découvrent sur un parcours chronologique.
Unique en France, la collection de diligences et malles-postes datant du XVIIIe au XXe siècles est à observer avec toute attention.

 

 

Je vous donne rendez-vous au prochain article pour la suite, je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire...

Merci et à bientôt !

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L
Bonjour,<br /> <br /> Très joli travail, mais puis-je, sans aucun esprit de donneur de leçon, relever au moins deux erreurs :<br /> <br /> - Vous indiquez : "chaque malle poste avait un convoyeur reconnaissable à sa médaille en bronze" : durant la période de la poste aux chevaux, il y avait un postillon sur l'un des chevaux d'attelages, ensuite il y eu un postillon plus un conducteur, le travail étant réparti de deux façons différentes. entre la création de la poste aux chevaux et 1786, les postillons portaient un écusson brodé sur la manche. En 1786, un texte officiel leur imposât un brassard avec une plaque métallique portant le nom du relais auquel ils appartenaient, plus le n° d'ordre dans lequel ils partaient. Nous disons dans ce cas, postillon , postillon 2, etc. La médaille que vous présentez sous cette définition n'est qu'une médaille de table réalisée à l'occasion d'un événement précis. Cette plaque vous en présentez deux, celle du postillon n° 2 du poste de VIS (ancienne appellation) période révolution et la plaque du relais de Wavignies, sans numéro de postillon, d'époque Charles X<br /> <br /> - La troisième plaque n'est pas une plaque de postillon, mais celle d'un facteur de ville second empire au service de Paris, si je vois bien, d'ailleurs elle doit-être marquée administration des postes<br /> <br /> Pourquoi puis-je me permettre ces affirmations : depuis 3 ans maintenant je rédige un ouvrage sur les plaques de métiers, toutes les plaques. Il sera composé de 5 livres, avec plus de 1.000 pages, entre 1.500 et 2.000 plaques illustrées recto verso, les textes de lois les instituant et des illustrations. Cet ouvrage aura pour tire :<br /> <br /> MEDAILLES ET PLAQUES DE METIERS<br /> 1721 – 1980<br /> <br /> Les petits métiers oubliés des rues de PARIS, de la province, des colonies et des pays étrangers<br /> <br /> Par contre, si vous avez une photo de qualité de la plaque du relais de Wavignies, je souhaiterai la faire figurer dans l'ouvrage, avec vos références bien entendu.<br /> <br /> Merci de votre attention et de votre réponse, même négative.<br /> <br /> Bien cordialement
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R
Bonjour Monsieur, je tiens à vous remercier à plusieurs titres, d'une part pour votre intérêt à mon blog, et aussi (et surtout) d'apporter des compléments de réponse, des correctifs à mon article. Je suis très touché et je vous en remercie, vos remarques sont justifiées ! Cet article date déjà de quelques années, et figurez-vous, que depuis, je me suis penché sur la vie des postillons, selon moi, il y a une relation très proche avec les relais.. J'ai découvert pour faire court, qu'il y avait plusieurs types de plaque, en Or en Argent etc. Vous avez entièrement raison, mon article n'est pas à jour. Je prends en compte vos remarques, lorsque je serai en mesure de faire les mises à jour, je vous promets de les réaliser. Je n'ai pas, malheureusement de bonne photo à vous proposer, mais je vais regarder dans mes archives, donnez moi un peu de temps. J'aurai espéré pouvoir communiquer avec vous par boite mail, pouvez-vous me communiquer par la rubrique contact, un petit message ? Ainsi j'aurai vos identifiants, je suis très intéressé par vos travaux concernant les plaques, c'est un travail énorme que vous avez réalisé, et je vous en félicite, car c'est un sujet très complexe. En espérant un message de votre part, je tiens à vous remercier une nouvelle fois et je vous adresse toutes mes salutations les plus sincères. René